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Vingt du mois : septembre


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Septembre, des matinées fraiches aux après-midi rayonnants, on s’affaire dans le

vignoble. Le millésime 2025 touche à son terme emportant dans ses grains dorés tous les aléas et péripéties climatique digne d’une saison viticole. Des chutes de neige en avril aux canicules en esquivant les orages estivaux, nos protégés sont sur le point d’être cueillis et prêts à nous faire déguster une fois encore le fruit de notre travail. Mais comment s’organise-t-on lorsque pas moins de 60 tonnes de grappes doivent être vendangées ?


A la vigne

Pour déterminer une date de récolte, on se munit d’un réfractomètre et d’une bonne paire de chaussure. Un « réfracto » comme on l’appelle dans le milieu viticole sert à déterminer la teneur en sucre présente dans les baies de raisin. L’unité de mesure de référence est le degré Oechsle. Plus les Oechsle ou Oe se rapprochent de 100 plus le raisin est riche en sucre et par conséquent riche en alcool.

Et pourquoi donc une paire de chaussure ?

Chaque cépage et ce chaque semaine doit être suivi pour déterminer l’évolution du sucre dans la grappe. Le Pinot noir, que l’on dit cépage précoce, murit très vite et donc en accumule dans ses baies plus rapidement alors qu’au contraire l’Humagne rouge, cépage tardif, lui prend son temps. On e:ectue ainsi un échantillonnage de 100 baies reparties sur l’ensemble de la parcelle. On en obtient un jus que l’on va mesurer dans notre réfractomètre. Le sucre augmentera et l’acidité elle diminuera au fur et à mesure.



A la cave

En cave on passe en mode réceptionniste. Pas de téléphones qui sonnent mais des

caissettes pleines de raisins sucrés qui s’entassent devant le fouloir- égrappoir. C’est la

première étape. La récolte est versée dans ce premier outil qui sépare la rafle, squelette

de la grappe, du reste des baies. Les rafles sont éliminées car souvent pas assez mures

et astringentes donnant un goût « vert » au vin. Les baies vont-elles ensuite être foulées,

écrasées afin d’obtenir un mélange jus-pellicule, peaux de raisins.

Le jus lui est riche en sucre tandis que la pellicule secrète elle les flavones (pigments

jaunes) ou anthocyanes (pigments rouges). Dans le cas d’une récolte de raisins rouges,

ce mélange est gardé à part dans la cave, levuré et commence alors sa fermentation

alcoolique. On parle de macération qui s’étale sur une dizaine de jours. Les blancs eux

iront directement au pressoir pour une durée de plus de deux heures à deux bars de

pression. Les pulpes sont séparées du jus qui sera lui aussi levuré et partira en

fermentation.



Le vin du mois


De sa robe violette, à son nez poivré pour une finale tannique, des appellations tels que Hermitage ou Côte Rôtie, devrait emmener les amoureux du vin sur les pas de la Syrah.

Oui ! LA Syrah, une dame aux origines jalousement contestées à travers le monde. On l’a souvent associé aux régions italiennes de Syracuse ou encore plus loin en Syrie. Mais sa véritable origine est française et intimement liée au Rhône. Elle est de famille avec d’autres variétés de renom comme le Viognier, la Marsanne et Roussane. Ces derniers (tous sont des cépages blancs) sont souvent fois assemblé avec la Syrah lui conférant ainsi des notes fruitées et rondeur en bouche. C’est une des rare région viticole au monde autorisant ainsi le mélange de couleurs.

Mais remontons le Rhône à contre-courant jusqu’ à Chamoson, la deuxième commune viticole de Suisse en superficie. Au pied du Haut de Cry, montagne emblème des vins du village, le vignoble est connu comme très pierreux et profond car issu d’un cône de déjection de ce massif haut de 3'000 mètres. Les racines font leur place tant bien que mal entre les roches, puisant l’eau et minéraux indispensables au développement de nos belles grappes. Notre Syrah bénéficie d’un climat quasi similaire à celui des Côtes du Rhône septentrional allant d’un ensoleillement légèrement plus faible mais d’une pluviométrie elle aussi en dessous des valeurs françaises. Elle s’y plait depuis plus d’une vingtaine d’année sur notre parcelle dite des « Pierres bénites ». Comprenez que la

Syrah privilégie les terrains arides et climats chauds. En Australie, avec l’accent, on

l’appelle « Schiraz ».


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Dégustation de la Syrah de Chamoson 2023 La Vouettaz

A l’œil sa robe est limpide et rouge aux nuances violettes

Un nez fruité aux notes de fruits rouges, cassis aux notes plus chaleureuses comme chocolatées se font sentir.

Pour la bouche l’attaque est souple, légère mais ne présage pas de la suite. Au contraire les arômes s’intensifient au cours de la dégustation passant du cassis à la mure. Les épices affluent elles aussi sur des notes poivrées et révèlent les tannins du cépage lui donnant un milieu de bouche mordant et puissant. La finale chaleureuse persiste sur la

réglisse et la cerise




Article rédigé par Hugo Zufferey.

 
 
 

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